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La méthodologie de la recherche-action appliquée au mémoire: définition

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La méthodologie de la recherche-action appliquée au mémoire: définition

La recherche-action est une méthodologie de recherche, développée à l’origine principalement par le psychologue expérimental allemand Lewin[1] (1946). Ce dernier suggère qu’à partir du terrain et de l’action, de nouvelles connaissances peuvent émerger.

[1] Lewin, K. (1946). Action Research and Minority Problems. Journal of Social Issues, vol. 2, pp. 34-36.
DOI : 10.1111/j.1540-4560.1946.tb02295.x

Définition

Elle est définie par Roy et Prévost (2013) comme « une approche de recherche rattachée au paradigme du pragmatisme qui part du principe que c’est par l’action que l’on peut générer des connaissances scientifiques utiles pour comprendre et changer la réalité sociale des individus et des systèmes sociaux. »[1]

L’objectif de la recherche-action est donc double : modifier, optimiser une réalité défaillante et accroître un domaine de connaissances.

[1] Roy, M., Prévost, P. (2013). La recherche-action : origines, caractéristiques et implications de son utilisation dans les sciences de la gestion. Dans Parissier, C., Audet, M. (dir.), Recherches qualitatives, Vol. 32(2), pp. 129-151.

Fondements

La recherche-action tient son nom de la double injonction qu’elle propose :

La recherche

La méthodologie a pour but d’élargir le champ des connaissances. Elle doit être en ce sens productrice de données, d’informations interprétées et susceptibles de générer de nouvelles connaissances dans un domaine d’études particulier.

L’action

La méthodologie s’inscrit dans l’action et « fabrique » l’action. C’est non seulement à partir du terrain et avec la participation de l’ensemble des parties prenantes de l’organisation que la recherche s’opère mais la recherche est également porteuse de changement pour l’organisation.

Elle associe théorie et pratique dans le cadre d’un processus itératif qui peut être schématisé ainsi[1] :

[1] Schéma réalisé par nos soins

Principes

La recherche-action repose principalement sur trois principes:

Participative

⇒La recherche-action s’effectue avec les personnes et non sur les personnes. Ces dernières ne sont pas tellement des sujets d’études mais des acteurs entendus comme des producteurs actifs de la réalité.

Lewin justifie le positionnement « participatif » en expliquant que ceux qui sont dans l’action doivent nécessairement faire partie, être intégrés au processus de recherche de phénomènes sur lesquels se baseront leur action. Il précise en ce sens que la constitution d’un groupe partageant une même problématique, une même vocation à le résoudre, favorise un sentiment d’appartenance, lui-même favorable à l’adhésion et l’adoption de nouvelles pratiques. Le fait de se sentir inclus au processus de changement limite ainsi les freins au changement.

S’ancre dans l’action

La recherche-action s’inscrit dans la réalité pour mieux l’appréhender et la changer. Elle est en proie avec les préoccupations actuelles du monde de la pratique.

Elle cherche moins à venir combler les zones grises d’un champ de connaissances que de se connecter au réel immédiat pour en faire émerger de nouvelles (dans la continuité ou en rupture avec les théories existantes). Il convient à ce titre de souligner que dans ce cadre, le chercheur est aussi acteur.

Cyclique

La méthodologie de la recherche-action répond à une logique inductive contrairement aux méthodologies hypothético-déductives. En effet, la recherche scientifique traditionnelle est plutôt linéaire en suivant le schéma protocolaire suivant :

Dans ce type de recherche, l’ensemble du processus est figé et contrôlé en amont.

En revanche, en recherche-action, le protocole n’est pas fixe, pour reprendre la typologie de Robson (2011), mais flexible[1]. Il tient notamment sa flexibilité de son caractère itératif, de son regard critique et la possibilité de rétroaction à chaque étape de la recherche. Aussi, le résultat attendu est difficilement prédictible.

[1] Robson, C. (2011). Real world research (3e éd.). Oxford: Blackwell Publishing

Etapes

Les modèles de recherche-action mettent en évidence les différentes étapes sous-jacentes à cette méthodologie :

Observation de la situation actuelle

Les parties prenantes font état d’éléments dysfonctionnels, de problématiques partagées dans la situation actuelle ; des hypothèses sont alors émises quant à leur résolution ;

Planification de l’action

Les parties prenantes mettent en place, d’un commun accord, un ensemble de dispositifs visant à résoudre les problématiques existantes et optimiser la situation actuelle ;

Action

Les parties prenantes expérimentent ces dispositifs sur le terrain ;

Réflexion sur l’action

Les parties prenantes analysent et évaluent les conséquences de ces dispositifs et élaborent, si la problématique n’est pas résolue, un nouveau plan d’actions. C’est au cours de cette phase que de nouvelles connaissances peuvent advenir.

Ces cycles séquentiels se poursuivent et s’enchaînent ainsi jusqu’à la résolution complète du problème.

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